Les patients peuvent passer de la méthadone à la buprénorphine-naloxone pour diverses raisons. Des méthodes alternatives pour faciliter cette transition ont été rapportées dans la littérature, notamment la buprénorphine à faible dose (“microdosage”) et l’utilisation de la morphine orale à libération prolongée (LP). Nous présentons le cas d’un homme de 34 ans se présentant à l’hôpital avec une psychose induite par des stimulants, souhaitant passer de la méthadone à la buprénorphine. Étant donné la demi-vie longue et variable de la méthadone, une période d’élimination d’au moins 5 jours est recommandée pour éviter un sevrage précipité, avant de commencer la buprénorphine-naloxone. Cette période peut être à haut risque dans le cas où un patient déciderait de partir contre avis médical pendant la transition. Afin de réduire les symptômes de sevrage pendant cette période et de maintenir le patient sous traitement par agoniste opioïde (TAO), le LP a été commencé le jour suivant l’arrêt de la méthadone. Le LP et la morphine à libération immédiate (LI) ont été augmentées tous les 1 à 2 jours (dose maximale de 570 mg par jour) et le 6e jour, une induction rapide de buprénorphine-naloxone a été initiée. En trois jours, il s’est stabilisé à 32 mg, et a continué à prendre cette dose pendant le reste de son hospitalisation. Il est ensuite passé à la buprénorphine injectable à libération prolongée. Ce cas met en évidence une approche visant à faciliter la transition de la méthadone à la buprénorphine-naloxone, puis à la buprénorphine à libération prolongée par injection, qui donne la priorité au confort du patient et à la rétention du traitement, tout en maintenant l’utilisation d’un traitement par agoniste opioïde fondé sur des preuves tout au long du traitement.