La “révolution sexuelle” fut un élément central de la culture nord-américaine durant les années 1960. Aujourd’hui, en grande partie suite à l’avènement de l’Internet, la sexualité occupe un place de plus en plus centrale dans la culture populaire, ce qui pose la question, à savoir si l’on vit présentement une période de l’histoire sexuelle semblable aux années 1960. Au cours de cet article, je discuterai les travaux de Herbert Marcuse, considéré comme le premier à théoriser la révolution sexuelle, afin de mesurer l’ampleur de leur contribution au développement d’une théorie critique de la sexualitéà l’âge numérique. Je rappellerai d’abord les grandes lignes de la théorie Marcusienne du rôle de l’éros dans la vie sociale. Une discussion suivra de deux sites web pornographiques qui combinent érotisme et critique sociale. Le travail de Marcuse prend toute son importance par la façon dont il fait ressortir l’intersection entre le sexe, la technologie et l’économie capitaliste. Cet article vise à compléter ce travail par une analyse de la masculinité et du corps masculin dans la pornographie sur Internet.
The “sexual revolution” was a central element of North American culture in the 1960s. Today, sex is increasingly central to mainstream culture, in large part due to the Internet, and we might wonder whether we are living through a comparable period of sexual history. In this article, I revisit the work of Herbert Marcuse—the original theorist of the sexual revolution—to ask whether it can contribute to a critical theory of sexuality in the era of digital technology. After outlining Marcuse’s theory of the role of Eros in social life, I discuss two pornographic Web sites that combine eroticism and social critique. I argue that Marcuse’s work is valuable for its emphasis on the intersection of sex, technology, and capitalist economy, but that it needs to be supplemented by a focus on masculinity and the male body in Internet pornography.